Blog cinéma d'utilité publique

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vendredi 30 janvier 2015

AKIRA (1988) DE KATSUHIRO ÔTOMO - LA CRITIQUE (EXPRESS)



Sous quel angle aborder ce classique, que dis-je, ce titan de l'animation japonaise ? Que dire quI ne l'ai déjà été ? Putain de dilemne. Je pourrai vous parler de son influence toujours vivace, de son mélange si particulier et sans concession de science-fiction kubrickienne (ouh qu'il est beau mon adjectif barbare !), de post apo ultra-violent, de chronique adolescente punk et d'animation sophistiquée. Je pourrai vous causer de tout ça. Mais vous avez sûrement déjà tout vu, tout lu, tout entendu. Peine perdue. Merde, c'est certain que vous en savez plus que moi sur le sujet.
Comment faire ?
(long soupir)
Et si je vous parlais de moi plutôt ? Non, soyez pas cons, revenez, ça va vous plaire. Enfin, en tous cas, ça vous changera. Parce que ça n'est pas seulement de moi que je veux vous entretenir, mais d'AKIRA et moi.
Flashback.


1992. AKIRA est sorti sur les écrans français depuis un an et son succès ne se dément pas. Pour ma part, tout ce que j'en sais c'est que l'affiche (Néo Tokyo, Kaneda et son cuir rouge, sa bécane de malade) me fait sacrément baver. Je ne connais que DRAGON BALL, GOLDORAK et ALBATOR mais, j'en suis convaincu, AKIRA c'est autre chose, du jamais vu. Oui, je bave. Mais ma patience finit par payer. Un pote, mon pote, possède la VHS et il va me la prêter, promis juré. J'aurais volé un playboy à la librairie du coin pour le soudoyer au besoin. Ce ne fut pas nécessaire. Et puis un playboy volé, ça ne se donne pas, ça se garde nom de nom.
Un mercredi matin. La cour de récréation. Et la VHS tant convoitée est dans mon sac qui voit son poids habituel passer de 1 tonne à 1 tonne et 100 grammes environ. J'ai tout l'après-midi pour profiter de l'objet du délit. Bon, le chien dort, ma mère dort, mon père est pas là. Je glisse la cassette dans le magnétoscope Thomson en fin de vie mais qui a intérêt à ne pas me lâcher avant la fin du film. Et là, le choc. J'étais pas préparé. C'est bien simple, au bout de dix minutes, j'en oublie que c'est de l'animation. Ce qui se passe à l'écran me traumatise. Je me dis que tout ça c'est VRAI !!! Lorsque le chef du gang des clowns, tout puissant sur sa moto qu'il conduit les bras croisés (!) assène un coup de boule surpuissant au voyou qui ose le défier, je ressens le choc, physiquement. Lorsque Tetsuo, en proie au délire, croit voir ses tripes s'étaler sur le macadam, je me retiens de vomir. Lorsque le même Tetsuo, enragé, détruit quelques minutes plus tard des rues entières par la simple force de sa pensée, j'ai la mâchoire qui pend.
Deux heures sont passées. Le générique de fin défile aux accords d'une musique fabuleuse, trippante (mais je n'use pas encore de cet adjectif à l'époque). Je n'ai pas vraiment tout compris. Mais j'ai pris une baffe. Non. Une pluie de baffes. Un déluge de mandales. AKIRA vient de se graver à vie dans mon cortex cérébral.
Depuis, je l'ai revu 1976 fois (je vise les 2001 visionnages, je trouve que c'est adéquat) et j'ai presque tout compris. Je me suis goinfré le manga. Je me suis goinfré le making of. J'ai fait chauffer la carte bleue pour le dvd zone 1, le dvd zone 2 et le blu-ray. Mais les sensations de cette première fois, elles, demeurent.

Alan Wilson
  

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