Blog cinéma d'utilité publique

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vendredi 30 janvier 2015

OSCAR (1967) D'EDOUARD MOLINARO - LA CRITIQUE (EPRESS)

Le théâtre filmé, le vaudeville et ses portes qui claquent passant des planches au grand écran, c'est une tradition française. S'il fallait choisir un porte étendard de ce noble et prolifique exercice, alors nul doute qu'OSCAR ferait parfaitement l'affaire. L'adaptation de la pièce de Claude Magnier (jouée pour la première fois en 1958 avec Pierre Mondy en tête d'affiche) par Edouard Molinaro et Louis de Funès est le symbôle même du triomphe éclatant du style sur la substance.


La critique (très légère) de l'obsession de la nouvelle bourgeoisie française pour le pognon et la superficialité qui en résulte ne sont qu'un prétexte. OSCAR est un pur concept. Un lieu unique et des quiproquos qui s'enchaînent en temps réel à un rythme tellement soutenu qu'il en devient surréaliste. Il n'en faut pas plus pour que le bouillonnant Louis de Funès, littéralement co-auteur (par ses nombreuses improvisations) et presque co-réalisateur (par le contrôle maniaque exercé sur son jeu et aussi celui de ses partenaires), se livre à un one-man show parfaitement rôdé. Le personnage de Bertrand Barnier, patron irrascible et magouilleur qui va vivre la pire matinée de son existence, de Funès en connaissait d'ailleurs déjà le potentiel comique sur le bout des doigts pour l'avoir interprété sur scène dès 1961, succédant à Pierre Mondy. 
Un numéro et rien d'autre ? Des grimaces chorégraphiées à la seconde près ? C'est ça, OSCAR ? Oui, mais dans ce cas précis, à un tel niveau d'exécution, on aurait tort de s'en plaindre. Discrète mais diablement efficace, la mise en scène d'Edouard Molinaro est réellement ahurissante dans sa gestion parfaite de l'espace et du tempo. Et en cinémascope qui plus est. La preuve que le théâtre repensé pour le cinéma, lorsque la tâche est confiée à de vrais cinéastes, ça n'est pas seulement des champs contre champs indigents. 

Alan Wilson     

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