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jeudi 22 janvier 2015

ELYSIUM (2013) DE NEILL BLOMKAMP - LA CRITIQUE

Lorsqu'un premier long-métrage fait sensation, combinant succès public ET critique, comme c'était le cas de DISTRICT 9 en 2009, en réaliser un second s'apparente alors à une épreuve insurmontable, une embuscade dont seuls les plus talentueux peuvent s'en sortir plus ou moins indemnes. C'est triste à dire mais, avec ELYSIUM, le prometteur Neill Blomkamp tombe lourdement dans le piège. En joue ! Feu ! 

 
Soyons réalistes, les tares qui plombent ce nouveau film de science-fiction se trouvaient, déjà, en gestation dans le sympathique mais pas vraiment impérissable DISTRICT 9. Notamment une fâcheuse tendance à grossir le trait avec des bad-guys caricaturaux, pas vraiment en phase avec un cadre réaliste et politique exigeant un minimum de finesse. Dans ELYSIUM, c'est encore pire et il aurait été préférable que Blomkamp n'en signe pas le scénario tant celui-ci souffre de bêtise constante. Dans la société future qu'il nous présente, les gentils sont donc très pauvres et très malades et les riches très méchants et en très bonne santé. Les pauvres vivent en bas et les riches en hauts. Bienvenue dans la lutte des classes pour les nuls. Avec une telle mise en place, ELYSIUM est déjà mal barré pour atteindre son objectif, à savoir proposer de la science-fcition contestataire sérieuse dans la veine d'un SOLEIL VERT. Mais son cas s'aggrave encore un peu plus avec une ribambelle de personnages plombés par des psychologies incohérentes. Sacrément gratinés au départ, les méchants (mal) interprétés par Jodie Foster et Sharlto Copley virent subitement mégalomanes de pacotille. Parce qu'il semblerait qu'être sociopathe, meurtrier ou paranoïaque ne soit pas suffisant. Pas de quoi pavoiser chez les bons non plus. Matt Damon fait ce qu'il peut avec un personnage d'égoïste transparent mais qui se transforme en révolutionnaire altruiste selon l'humeur du moment et Alice Braga fait la potiche dans son rôle d'infirmière/mère courage. Et je ne vais pas me fatiguer à vous parler des personnages secondaires qui sont très très secondaires. 
En fait, le seul point sur lequel ELYSIUM ne déçoit pas, c'est celui de la direction artistique. Ce qu'il foire sur le papier, Blomkamp le soigne avec ses images. Riche, soigné par des effets spéciaux de haute volée, ELYSIUM a au moins le mérite de flatter la rétine. C'est peu, mais on s'en contentera.
Verdict : 2/6. 

Alan Wilson 

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