Blog cinéma d'utilité publique

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samedi 28 février 2015

LA PROMESSE D'UNE VIE / THE WATER DIVINER (2014) DE RUSSELL CROWE - LA CRITIQUE (EXPRESS)

Bon ben le pitch et le trailer nous auront bien vendu ce qui nous attendais :
C’est LEGENDS OF THE FALL meet GALLIPOLI, en moins définitif c’est certain, mais pour une première réalisation, Crowe affiche des ambitions et un cinéma aux valeurs proche de ce que Costner et Gibson nous avait offert par le passé.


Une fresque guerrière aussi humaniste que tragique, violente et passionnelle. Une aventure épique au souffle romanesque résolument old fashion (avec la forme qui va avec) un sublime classicisme formel presque expressionniste, photo Leanesque a tomber, scope immense, coucher de soleil et cadrage façon carte postal.
Crowe dans un rôle très touchant, subtil, où son charisme s’exprime à chaque tableau, propose même un regard nouveau sur un conflit souvent montré du même point de vue. THE WATER DIVINER est un peu à Gallipoli ce que LETTER FROM IWO-JIMA était à FLAGS OF OUR FATHERS, doublement historique donc. Mais la parenté avec le film de son compatriote Peter Weir ne s’arrête pas juste la, évidemment, car, ici, la narration est équilibrée avec en toile de fond une reconstitution factuelle réaliste, détaillée et précise. Mais vécue par de purs figures de littérature limite mythologique (la place que les lectures de papa Crowe lisait a ces fils dans le récit n’est pas anodine).
Les relations fraternelles et cette amour paternel, valeur familiale de soutien, font évidemment penser aux frères Ludlow de LEGENDS OF THE FALL, la dramaturgie et l'intensité des émotions renvoient au film de Zwick, partageant ainsi une certaine charte visuelle allant dans ce sens. Dommage, justement, que les somptueux flash-back sur leur enfance très Fordienne soit précipités, comme tout le métrage. 1h50, c’est trop étriqué pour une telle fresque.
Il manque pas mal de scènes qu’on aurait cruellement voulu voir, comme le départ des trois frères pour la guerre, plus de clarté et de liens entre les scènes de guerre et la pseudo-révélation finale qui d’ailleurs manque d’intensité. Et même si le script fait preuve de grande finesse pour ce qui est de traiter du choc des cultures et les dilemmes du conflit, c’est un peu plus maladroit pour ce qui est de l’évolution du deuil et du trauma de papa Crowe (très bon point tout de même, on évite la love-story surlignée et on a à la place un truc bien plus mature, même si c’est pas finaud).
L’acteur turque qui tient tête a Russell Crowe est vraiment classe, dans la veine du Saladin du KINGDOM OF HEAVEN de Sir Ridley Scott (on sent que Crowe est allé à bonne école). Bref, voilà un excellent revival d’un style de cinéma quasiment disparu. Espérons que le film gagne en renommée a l’international et pousse Russell à retourner derrière la camera au plus vite !

Pierre Laporte

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