Blog cinéma d'utilité publique

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jeudi 19 février 2015

UNDER THE SKIN (2014) DE JONATHAN GLAZER - LA CRITIQUE (EXPRESS)

Des extra-terrestres, le cinéma nous en a offert un nombre conséquent. De toutes les couleurs, de toutes les formes. Des prédateurs, des envahisseurs, des amis, des messies, des mercenaires, des cannibales, des drôles et des moins drôles. Toujours à travers un point de vue strictement humain. Eux vus par nous. Avec UNDER THE SKIN, (très) libre adaptation du roman surréaliste du même nom écrit par Michael Faber, le réalisateur Jonathan Glazer offre un changement de perspective qui a le mérite de l'originalité. Nous vus par eux

Ou plutôt elle. Scarlett Johansson, habitée et mise à nu (au propre comme au figuré) comme rarement, campe une croqueuse d'homme venue d'ailleurs, sillonnant les routes d'Ecosse à la recherche de proies potentielles. Sitôt le mâle pris dans ses filets, elle les "absorbe" (à défaut d'un meilleur terme) et n'en laisse presque rien. Un motard dont on ne saura jamais rien semble l'aider dans sa tâche. En terme d'histoire, c'est à peu près tout. Les dialogues se font rares. La musique, dissonante et un rien casse-burne, cultive l'étrangeté. Tout aussi éloignée des conventions, la narration cumule ellipses, ruptures de tons et non-dits. Inutile de se lancer dans l'analyse de ce que l'on voit à l'écran. La clé est dans le ressenti. Au spectateur de se laisser séduire (ou non) par l'ambiance proposée, alternance de naturalisme, d'abstraction et de formalisme exacerbé. C'est d'ailleurs là la limite du procédé. Puisque UNDER THE SKIN refuse avec obstination de raconter une histoire au sens classique du terme, il demande au spectateur une bonne dose de courage pour s'intéresser et s'impliquer au risque d'en laisser plus d'un sur le carreau. Personnellement, il m'aura fallu deux visionnages (et une bonne dose de café) et la sauce n'a jamais vraiment pris. Tout du long, Je suis resté sur le bas côté, admiratif de la texture cauchemardesque de l'objet ... entre deux baillements de circonstance. Que c'est joli, me dis-je. Avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Alan Wilson     
 

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