Blog cinéma d'utilité publique

Blog cinéma d'utilité publique
Obligatoire de 7 à 77 ans

jeudi 5 février 2015

RUSH (2013) DE RON HOWARD - LA CRITIQUE



James Simon Wallis Hunt est né le 29 août 1947 à Belmont, dans le Surrey, en Angleterre. C'était un buveur, un queutard de première, beau gosse excentrique et indomptable. Et un pilote de Formule 1 talentueux, un vrai trompe-la-mort capable de prouesses au volant, pour peu qu'il s'en donne la peine. Il a même été champion du monde, en 1976. A l'écran, il est incarné par l'australien Chris Hemsworth, papa valeureux du capitaine Kirk dans STAR TREK (2009) de J.J. Abrams et le demi-dieu Thor pour le Marvel Cinematic Universe depuis 2011.
Andreas Nikolaus, dit "Niki", Lauda est né le 22 février 1949 à Vienne, en Autriche. Il est issu d'une famille bourgeoise autrichienne aussi pétée de thunes que respectable. Et c'est sans le moindre soutien, ni moral ni - surtout - financier, de ces derniers qu'il se lance dans une carrière de pilote automobile. Il est calculateur, sérieux, parfaitement maître lui-même, doté d'un physique ingrat que de graves brûlures (conséquentes à un grave accident sur le circuit du Nurbürgring) n'ont pas arrangé et doué pour en mécanique. Il a été champion du monde en 1975, 1977 et 1984. A l'écran, il est incarné par l'acteur allemand Daniel Brühl, célèbre pour ses rôles dans GOODBYE LENIN ! et INGLORIOUS BASTERDS.

Niki Lauda et James Hunt, les vrais ...

Deux sportifs de haut niveau, aux caractères radicalement opposés mais unis par une même discipline, une rivalité médiatique et une année fatidique, 1976. C'est cette histoire qu'a choisi, avec talent, de raconter l'inégal Ron Howard. La formule 1 n'est, heureusement et judicieusement, qu'une toile de fond comme une autre. Sous influence évidente du Michael Mann de HEAT, Ron Howard s'attache à dresser le portrait virtuose et hypnotisant de deux hommes contradictoires, inaptes à la normalité, totalement dévoués à leur mode de vie et portant chacun l'un sur l'autre un regard mêlant défiance et respect. 

... et leur alter-égos cinéma.

Avec BACKDRAFT, APOLLO 13, THE MISSING et CINDERELLA MAN, le foudroyant RUSH est très certainement l'une des péloches les plus mémorables de l'éternel Richie Cunningham, une démonstration de force innatendue sur un sujet à priori réservé aux initiés. Et, avec une reconstitution soignée et détaillée, ainsi qu'une mise en image suffisamment énergique pour retranscrire avec fidélité les sensations de la formule 1, nul doute que les aficionados de course automobile ont dû apprécier. Mais Howard est un grand cinéaste populaire au sens le plus noble du terme et RUSH s'adresse à tous sans se résumer à une banale leçon d'histoire. Le vrai spectacle, c'est surtout celui de deux hommes ne faisant aucun compromis avec leur addiction au risque, qu'elle soit assumée pour Hunt ou pas dans le cas de Lauda. Il faut d'ailleurs voir ce dernier reprendre le volant seulement six semaines après un accident grave, quasi-fatal, souffrant le martyre comme jamais juste pour enfiler son casque, incapable de renoncer à une compétition qui l'a défiguré à vie,  pour savourer tout le paradoxe du bonhomme, publiquement opposé à des prises de risques inutiles. James Hunt a lui aussi droit à de grands moments de cinéma. Le plus réussi intervient juste après son divorce lorsque, dans l'avion du retour, il culbute sauvagement une hôtesse de l'air dans les toilettes, sans jamais quitter du regard son reflet, mélange d'arrogance et de colère, regard de prédateur gonflé à bloc. 
Viril et sexy à la fois, porté par le score électrisant d'un Hans Zimmer, tendu comme le meilleur des thrillers, béni par une mise en scène superbe et un scénario de très très haute volée, RUSH est, en quelque sorte, un idéal de cinéma hollywoodien. This is a man's world !     

Alan Wilson       

En bonus, James Hunt, le vrai en charmante compagnie. NSFW (Not Safe For Work) mais on s'en fout ! Rock n'Roll !


   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire