Blog cinéma d'utilité publique

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mercredi 25 février 2015

BIRDMAN / BIRDMAN (OR THE UNEXPECTED VIRTUE OF IGNORANCE) (2014) DE ALEJANDRO GONZALEZ IÑARRITU - LA CRITIQUE (EXPRESS ET TRES ENERVEE !!!)

J'ai détesté BIRDMAN. Profondément. Voilà, c'est dit. Il fallait que ça sorte. Maintenant, je me sens mieux. Tous les éléments semblaient pourtant réunis pour que le film d'Iñarritu me plaise. Michael Keaton, acteur génial mais trop rare, en tête d'affiche, accompagné d'Edward Norton et Emma Stone. Un ton de comédie noire pour aborder le monde du spectacle et la mode des films de super-héros, le tout filmé en un seul plan-séquence "impossible". Virtuosité, anti-conformisme et humour satirique. Le pied quoi. En fait, non. C'est tout le contraire.

Bon, soyons justes. Un film qui reçoit autant de louanges, ce n'est souvent pas pour rien. Et l'on ne peut pas nier que BIRDMAN n'ait pas fait l'objet d'un soin maniaque. Oui, le casting est magnifique. Oui, la photo est très belle. Oui, enfin, le plan séquence (presque) unique, gageure technique du long-métrage, est une réussite indéniable. Mais qu'est-ce qui cloche alors ? C'est pas le contenant, c'est le contenu ma bonne dame ! Et il pue !
Le réalisateur nous a vendu une comédie noire. Désolé, on ne rigole jamais. Ni devant l'érection d'Edward Norton, ni devant la ballade en slip sur Times Square de Michael Keaton, toujours pas devant le mano à mano pathétique de ces deux derniers en coulisses (et en slip toujours, c'est une obsession). On s'attendait à ce qu'un regard intelligent soit porté sur le genre super-héroïque et le besoin de reconnaissance "artistique" de certaines stars dans l'impasse. On a droit à un discours pachydermique sur la névrose des acteurs (tous plus atteints du bulbe que dans l'intégralité de la filmo de Woody Allen, si ce n'est pire) et à des amalgames débiles où se retrouvent, mis dans le même sac à neuneu, les sagas cinématographiques TRANSFORMERS, SPIDER-MAN et X-MEN. Bref, les blockbusters, c'est caca et infantile, et l'Art, le Vrai, c'est adulte, torturé et prétentieux. Et je ne schématise même pas. On s'attendait aussi à ce que BIRDMAN nous raconte une histoire, parce que le cinéma, encore désolé Mr Iñarritu, mais c'est quand même ça. Encore loupé. L'intrigue enfile les clichés les plus insupportables (la star sur le retour, l'actrice qui veut enfin percer, la maitresse hystérique, l'acteur adepte de la Méthode et forcément ingérable, la fille de la star qui a une enfance malheureuse et qui se drogue, etc etc), les personnages éructent leurs pensées tout haut pendant deux heures et de nombreuses pistes narratives sont laissées en plan. Quid de la romance longuement amorcée entre Norton et Stone ? Et ce baiser lesbien torride entre Naomi Watts et Andrea Riseborough ? Et l'avocat joué par Zach Galifianakis, il sert à quoi en fait ? Du grand n'importe quoi qui ne débouche sur ... rien. 
Je vais m'arrêter là. La liste est longue. Il n'aura pas fallu plus de vingt minutes pour que BIRDMAN me grimpe sur les nerfs. Il faut dire que la musique, mélange improbable entre des pièces classiques mal mixées et de la percussion jazz improvisée, n'aide pas non plus. Un calvaire, ce film.

Alan Wilson


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