Blog cinéma d'utilité publique

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samedi 18 avril 2015

WHY DON'T YOU PLAY IN HELL ? (2013)

Titre Original : Jigoku de naze Warui.
Réalisateur : Sono Sion.
Scénario : Sono SIon.
Directeur de la photo : Hideo Yamamoto.
Musique : Sono Sion.
Avec Jun Kunimura, Shinichi Tsutsumi, Fumi NIkaido, ...
Japon - Couleurs - 129 minutes.

Cinéma Paradiso.


Sono SIon est un passionné. Non, mieux que ça. C'est un enragé. Ses films sont là pour le prouver. Des morceaux de pellicules foutraques, pleins à craquer de références (musicales ou cinéphiliques), d'idées folles, d'énergie, de fétichisme, d'amour. WHY DON'T YOU PLAY IN HELL ? ne déroge pas à la tradition et y ajoute même une dimension autobiographique (à peine) fantasmée. Quitte à prouver qu'il aime le cinéma et qu'il veut laisser sa marque, Sono Sion n'hésite pas ici à aborder  cet amour frontalement, directement. En faisant notamment de son personnage principal, un réalisateur kamikaze prêt à tous les sacrifices (sa propre vie y compris, ainsi que celles de ses collaborateurs) pour mettre en boîte le film ultime. Comme note d'intention, difficile de faire plus limpide.
Un peu comme un héritier nippon de PULP FICTION, mais sous cocaïne, stéroïde et LSD, WHY DON'T YOU PLAY IN HELL mêle différentes lignes narratives et de nombreux personnages. Des policiers dépassés, un jeune amoureux naïf, une adolescente capricieuse, ancienne enfant star et fille de yakuza, un boss (yakuza, forcément) en manque de chevalerie et qui fait vivre son clan comme à l'époque des samouraïs, sans oublier son rival prêt à tout pour satisfaire une femme tyrannique et meurtrière. Et au milieu de tout ça, donc, les Fuck Bombers (!), cinéastes en herbe. Tous ces destins se croisent certes de manière un peu forcée et artificielle mais Sono Sion ne laissent pas le temps à la reflexion et foncent tête baissée jusque vers un final apocalyptique, un affrontement entre yakuzas rivaux et policiers, le tout immortalisé par les caméras des Fuck Bombers. Un climax drôle, immoral et grandiloquent. Et qui, immanquablement, fait penser à un autre film de Tarantino, j'ai nommé KILL BILL, VOL.1, référence à la tenue jaune et noire de Bruce Lee dans LE JEU DE LA MORT à l'appui. Si ce n'est que, contrairement à Tarantino, Sono SIon ne souligne jamais au marqueur ses références. Elles sont là, évidentes c'est certain, mais s'intègrent avec une fluidité exemplaire au flot constant du récit. Ce qui n'est pas un mince exploit. Il faut dire que plutôt que de multiplier les citations de tous les horizons, le cinéaste préfèrent les encadrer par une influence unique et majeure, soit l'esprit libre de KInji Fukusaku (COMBAT SANS CODE D'HONNEUR, LE CIMETIERE DE LA MORALE et, oui, BATTLE ROYALE), cinéaste touche-à-tout dont l'ombre anarchiste plâne sur tout le métrage.
Virtuose, méta, bouillonnant, WHY DON'T YOU PLAY IN HELL est tout cela à la fois. Sono Sion se fait plaisir, epérimente. On ne peut qu'être admiratif. Mais jamais ému. Ce qui est un peu la limite de l'exercice. La destinée tragique des nombreux protagonistes et la double histoire d'amour, pourtant au centre des enjeux, font malheureusement un peu pschitt. Ironie et mélodrame ne se mélangent pas aussi facilement.

Alan Wilson.            

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