Blog cinéma d'utilité publique

Blog cinéma d'utilité publique
Obligatoire de 7 à 77 ans

dimanche 5 avril 2015

LAUTREC (1998) DE ROGER PLANCHON - LA CRITIQUE (EXPRESS)




Après la politique, l'Art. C'est le sujet du troisième et dernier long-métrage de Roger Planchon. Sans doute n'était-ce pas là son intention initiale, mais on peut y voir son testament cinématographique.
À travers ce portrait de la vie, courte mais tumultueuse et passionnée, du peintre Henri de Toulouse-Lautrec, c'est une déclaration d'amour fiévreuse à la création artistique que signe ici Roger Planchon. La peinture, la danse, le chant, le libertinage, l'alcool, tout se mêle pour mieux célébrer les noces forcément explosives des arts nobles (la peinture figurative et académiquement célébrée) et des arts dits "populaires" (tout le reste et ce qui suivra), de la haute société et des laissés pour compte. Sans doute plus qu'aucun autre artiste de cette époque, Toulouse-Lautrec, descendant difforme d'une noblesse qui accepte mal de se diluer dans la modernité et porte-parole de la verve incandescente du Paris des bordels et des cabarets, est le trait d'union parfait entre deux mondes et deux époques. L'Art, nous dit ici Planchon, survit, se développe et prospère autant de la transgression et de l'anticonformisme que du respect et du savoir des aînés.  L'Art, c'est la vie (et le gras aussi, me souffle un certain Karadoc).
En matière de biopic, LAUTREC est l'un des plus virtuose auquel le cinéma français est jamais donné naissance. Le rythme. Tout dans ce film est affaire de rythme. Et il emporte tout sur son passage. Certes, c'est parfois inutilement bruyant et excessivement théâtral mais on illustre pas la vie d'un peintre nain (très belle prestation de Régis Royer, aidé par des effets spéciaux invisibles) queutard invétéré et alcoolique chronique en faisant dans la demi-mesure, nom d'une pipe ! 

Alan Wilson    
 
      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire