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lundi 16 mars 2015

THE HOMESMAN (2014) DE TOMMY LEE JONES - LA CRITIQUE (EXPRESS)


Réaliser un second long-métrage est une épreuve à ne pas prendre à la légère. Surtout lorsque le premier à été couverts de louanges. Ainsi, neuf années séparent THE THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA de THE HOMESMAN, l'acteur et cinéaste Tommy Lee Jones ayant pris grand soin de ne pas précipiter sa nouvelle oeuvre, mais plutôt de la peaufiner.
S'il délaisse la période contemporaine pour le drame en costumes, Tommy Lee Jones persévère toutefois dans le western avec une austérité encore accrue. S'ouvrant en 1855 sur les plaines arides et balayées par des vents incessants du Nebraska, THE HOMESMAN nous parlent de solitude, de folie, de foi religieuse et de la violence et de la lâcheté des hommes. Sur un rythme lent, rempli de silences pesants, THE HOMESMAN est un film qui ne cherche pas à se faire aimer mais qui, pourtant, peu à peu, fascine et grave son spleen lancinant dans les mémoires et dans les coeurs. Rarement un western aura pris la peine de se pencher aussi sérieusement (et sans jouer la carte du militantisme) sur la triste condition des femmes lors de cette rude époque où la famine, la maladie et la dureté du climat pouvait briser les esprits, même les plus robustes.
Avec talent, Hilary Swank incarne une pionnière, religieuse fervente, dont la détermination et la force de caractère ne sont qu'une façade pour dissimuler une profonde solitude, l'envie jamais satisfaite de fonder une famille. Les trois autres femmes (jouées par Grace Gummer, Miranda Otto et Sonja Richter) dont elle a la charge de les ramener vers l'Est, dans l'Iowa, ont, quant à elles, sombré corps et âme dans la démence. Se tenir droite face au vent, tant bien que mal, ou casser, tel semble être le seul choix de vie pour ces malheureuses.
Et les hommes dans tout ça ? Tommy Lee Jones n'en offre pas vraiment un portrait flatteur. Libidineux, violents, lâches, faibles. S'ils savent survivre et se montrer occasionnellement braves ou compréhensifs, ils ne sont jamais des héros. Et surtout pas le personnage incarné par Tommy Lee Jones en personne. S'il accepte d'aider l'héroïne dans son périple, se montrant à la hauteur de la tâche dès qu'il s'agit de protéger sa "cargaison" des dangers dont ils croisent la route, ses actes ne sont motivés que par son instinct de survie, la cupidité ou, dans le meilleur des cas, la culpabilité. 
Superbement mis en image, THE HOMESMAN est un film profondément émouvant sans jamais être larmoyant et dont les derniers instants vont peut-être vous hanter longtemps après le générique de fin. 

Alan Wilson     

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