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samedi 7 mars 2015

A ARMES EGALES / G.I. JANE (1997) DE RIDLEY SCOTT - LA CRITIQUE (EXPRESS)


G.I. JANE est vraiment un film ... bizarre. Loin d'être mauvais, mais pas tout à fait bon non plus. Un film de mecs voulue par une femme. Mais rembobinons un peu. Nous sommes en 1997 et Demi Moore est une star qui cherche à se distinguer férocement de ses consoeurs d'Hollywood. En résulte G.I. JANE, un boot-camp movie (sous-genre du film de guerre se concentrant sur l'entraînement des futurs bidasses et popularisé par des classiques comme FULL METAL JACKET ou HEARTBREAK RIDGE) dans lequel l'actrice et productrice donne beaucoup d'elle-même, prouvant ainsi qu'elle peut endosser des rôles aussi physiques que ceux que l'on propose généralement à des hommes. Ce qui est le propos même du film, puisque la belle Demi y joue une femme s'engageant dans un programme d'entraînement pour les Navy Seals, histoire de prouver qu'elle peut réussir une épreuve à priori réservée aux hommes. On ne peut pas faire plus évident. Et le scénario ne fait pas dans la subtilité en reprenant tous les poncifs du genre. L'officier vachard (un Viggo Mortensen charismatique à souhait), l'hostilité des compagnons d'armes qui va virer au respect et à la fraternisation, l'épreuve du feu en guise d'examen final, tout y est.
C'est en matière de mise en scène que G.I. JANE trouve son identité. A la barre, le général Sir Ridley Scott transforme le véhicule pour star en véritable hommage au cinéma de ... Tony Scott, son propre frère. Il en imite l'énergie, le rythme, l'agressivité. Autel à la gloire cinégénique de Demi Moore, G.I. JANE reprend à son compte les codes stylistiques de TOP GUN et JOURS DE TONNERRE, autels à la gloire cinégénique de Tom Cruise. A un point tel que les trois films pourraient former une trilogie officieuse. Aucune surprise à l'horizon donc, et le plaisir que l'on en retire est purement ... viril. Un vrai concours de mâchoires carrées, de répliques bad-ass ("Suck my dick !") et de grosses pétoires fièrement exhibées. Comme dirait l'autre, c'est du brutal. Et on ne peut qu'applaudir le courage de Demi Moore, splendide amazone au crane râsée. Filmée avec un fétichisme jouissif et un goût certain, l'actrice livre une prestation atomique. Il est en revanche regrettable que le climax soit aussi raté, la faute à un parti-pris incompréhensible. Pour nous faire ressentir "physiquement" le chaos d'une fusillade, Ridley Scott choisit d'accompagner chaque rafale de tir de zooms avant/arrière frénétiques qui foutent la gerbe. L'effet est disgracieux au possible. On remerciera le cinéaste de ne plus jamais y avoir eu recours par la suite. Mais le mal est fait et G.I. JANE ne se conclut pas sur la plus positive des impressions. Heureusement que les 80 minutes précédentes ont méchamment de la gueule.  

Alan Wilson     
   

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