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lundi 16 mars 2015

CAT BALLOU (1965) DE ELLIOT SILVERSTEIN - LA CRITIQUE (EXPRESS)


Il existe autour de CAT BALLOU, ce western semi-parodique qui fut le premier long-métrage de Elliot SIlverstein (jusqu'alors téléaste solide, pour TWILIGHT ZONE et NAKED CITY notamment), un culte un peu insensé. Le très sérieux American FIlm Institute l'a ainsi placé en dixième position sur la liste des dix meilleurs westerns de tous les temps et en cinquantième position sur sa liste des cent meilleurs comédies, sans compter des nominations pour toutes ses autres prestigieuses listes. Les Oscars lui ont fait l'honneur de quatre nominations et Lee Marvin fut récompensé pour son (double) rôle avec une statuette dorée. Enfin, les frères Farelly et l'acteur Bryan Cranston ne manquent jamais une occasion de citer leur amour pour ce film qu'ils citent comme une référence majeure. Rien que ça !
Autant écorner le mythe tout de suite, CAT BALLOU, bien que très sympathique, ne mérite pas vraiment tous ces honneurs et cette réputation flatteuse. Réalisé avec une envie sincère de bousculer les codes du western, un genre alors jugé comme ronronnant et en perte de vitesse, CAT BALLOU n'arrive jamais vraiment à se positionner dans son humour. Burlesque, parodie, screwball, comédie romantique ? Le film essaie un peu tout sans choisir une bonne fois pour toute, alternant la franche drôlerie (le bal du début qui vire à la baston générale) et le nettement plus embarrassant (Lee Marvin, rond comme une queue de pelle sur son cheval, poursuivie par des hommes de loi dans une cavalcade en accéléré, à la façon du cinéma muet). Quant à la mise en scène, elle reste très pantouflarde, n'offrant rien de bien excitant à se mettre sous la dent. C'est très soigné, mais sans éclat et loin d'être mémorable. Un comble pour un film qui voudrait bousculer les conventions. Tout ça pour ça !
Le véritable charme du film et le plaisir que l'on y prend se trouvent ailleurs. Non pas dans le numéro de cabotinage moyennement appréciable de Lee Marvin, mais plutôt dans la prestation énergique, sensuelle et forte de Jane Fonda. L'actrice fait des merveilles en incarnant cette héroïne féministe et séduisante en diable. Elle est l'âme du film, son meilleur atout et la raison évidente de sa pérennité dans le coeur de beaucoup de cinéphiles. N'oublions pas non plus le duo Michael Callan/Dwayne Hickman, leur timing comique impeccable étant à l'origine de la majorité des rires que ce drôle de western parvient à nous arracher.   

Alan Wilson

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