Blog cinéma d'utilité publique

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lundi 16 mars 2015

BILL DOOLIN LE HORS-LA-LOI (WINCHESTER ET LONG-JUPONS) / CATTLE ANNIE AND LITTLE BRITCHES (1981) DE LAMONT JOHNSON - LA CRITIQUE (EXPRESS)

Voilà un western méconnu (si ce n'est oublié) qui mérite amplement d'être redécouvert. Se basant sur les derniers jours du gang Doolin-Dalton, le film de Lamont Johnson offre un regard plein de tendresse et de nostalgie sur les hors-la-lois vieillissant d'un Ouest mythique sur le point de s'éteindre.
Le point de vue choisi ici par le réalisateur est celui de deux jeunes filles (magnifiquement incarnées par les toutes jeunes Amanda Plummer et Diane Lane) rêvant d'aventures en compagnie des hors-la-lois dont les magazines de l'époque dressent des portraits très romancés. Aux yeux des adolescentes, BIll Doolin et son gang ne sont rien moins que des rock-stars dont les exploits légendaires leurs servent à échapper à un quotidien difficile, fait de corvées et de pauvreté. Mais la vie de groupie à laquelles elles aspirent n'est pas plus rose pour autant. Pourchassés, démotivés, les Doolin-Dalton ne sont ni plus ni moins que des vagabonds couverts de poussière et qui n'ont pour seule richesse que le respect et la crainte qu'ils inspirent encore. Sur ces bases, le film pourrait être extrêmement sombre mais il n'en est pourtant rien. L'optimisme forcené des deux héroïnes, s'il ne fait disparaître ni la crasse ni la boue ni la misère, chasse au moins la morosité qui nous pendait au nez. Les promesses d'une jeunesse qui n'a pas renoncé à ses rêves, c'est là un thème que CATTLE ANNIE AND LITTLE BRITCHES exploite à merveille. Il faut voir ces montagnes de virilité ol school que sont Burt Lancaster et Rod Steiger laisser se fendre l'armure du machisme au contact de deux gamines qui ne cèdent jamais ! Il faut encore les voir inspirer l'envie d'une dernière chevauchée glorieuse à un gang tiraillé par les tensions internes et la lassitude !
Discrète mais efficace, la mise en scène de Lamont Johnson retient surtout l'attention en matière de direction d'acteurs (et actrices). Pas de prestations bigger than life, mais des comédiens solides dirigés avec beaucoup de justesse. Même Rod Steiger se la joue humble, très en retrait. Outre les interprètes déjà cités, Scott Glenn (dans le rôle de Dalton) et John Savage complètent un casting magnifique.

Alan Wilson

  


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