Blog cinéma d'utilité publique

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vendredi 15 mai 2015

AVENGERS - L'ERE D'ULTRON (2015)

Titre original : Avengers - Age of Ultron.
Réalisateur : Joss Whedon.
Scénariste : Joss Whedon, d'après les personnages créés par Stan Lee et Jack Kirby.
Directeur de la photographie : Ben Davis.
Musique : Brian Tyler, Danny Elfman.
Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, James Spader, ...
Etats-Unis - Couleurs - 141 minutes.



"Il est où le réalisateur ?"
Matière grasse.

Il ne faut pas se fier au carton mondial du nouveau "film" des studios Marvel. Rarement une telle montagne de dollars aura eu autant de mal à dissimuler un échec de cet ampleur. AVENGERS - L'ERE D'ULTRON fait plus que toucher du doigt les limites de la formule Marvel. Il grille en fait tous les feux rouges. AVENGERS - L'ERE D'ULTRON est bien un échec, oui. Un échec artistique qui risque de mettre en danger, non pas le septième Art comme on a pu le lire un peu partout, mais bien les studios Marvel s'il n'y prenne pas garde.
Evacuons d'emblée les banalités. Non, le film de Joss Whedon n'est pas une bouse honteuse, un nanar sans nom. Il y a de l'action (beaucoup), de l'humour (trop), des effets spéciaux en pagaille, un casting maousse qui fait bien le boulot et on ne s'ennuie pas trop. C'est un peu comme se goinfrer un Big Mac. C'est pas de la grande cuisine, mais ça remplit gentiment la panse. Le problème, c'est que l'on se demande s'il s'agit bien d'un film de Joss Whedon. Le cinéaste/über-geek avait de folles ambitions pour cette suite, ainsi que des références excitantes (LE PARRAIN II, L'EMPIRE-CONTRE-ATTAQUE). Le groupe devait se déchirer sous la pression de conflits internes insolubles. Le méchant Ultron serait d'un tout autre niveau que Loki. La lutte fratricide et destructrice entre Hulk et Iron Man serait tout autant un pur morceau de bravoure que le pic dramatique et émotionnel du film. Bref, on allait voir ce qu'on allait voir. Vu le sacré miracle que représentait AVENGERS (rendre cohérent et plaisant un crossover à priori impossible entre différentes franchises super-héroïques), on était prêt à croire que Whedon tiendrait ses promesses. On se disait, surtout, que Whedon aurait les coudées franches pour réaliser le film qu'il voudrait. On avait tort. 
"L'affaire" Edgar Wright, démissionnaire d'ANT-MAN suite à des différents artistiques aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. Kevin Feige, grand gourou des productions Marvel, a beau claironner à longueur d'interviews que chaque nouveau film est une prise de risque, une audace, il ment comme un arracheur de dents. Tout est calculé, planifié, maîtrisé. Et malheur à celui qui osera sortir des clous. Quelle que soit le plaisir que l'on peut y prendre (ou pas), IRON MAN 3, THOR LE MONDE DES TENEBRES et même LES GARDIENS DE LA GALAXIE et CAPTAIN AMERICA - LE SOLDAT DE L'HIVER ne sont rien d'autres que des clones d'AVENGERS premier du nom. Même cool attitude, même profusion de personnages en forme de clin d'oeil (on appelle ça du fan service et c'est de plus en plus gonflant), même goût pour la destruction massive en numérique et les menaces venues du ciel. C'est TOUJOURS le même film et AVENGERS - L'ERE D'ULTRON pousse cette fois-ci le bouchon trop loin. Clairement, le film souffre de sa boulimie. Au milieu de ce spectacle permanent et parfois épuisnat, les éléments qui tenaient le plus à coeur à Whedon (les jumeaux Maximoff, le psychopathe Ultron, les luttes internes) peinent à exister. Le cinéaste et scénariste a une voix et un style bien à lui. Qu'il est triste de le voir jouer le fonctionnaire aphone, le mercenaire servile. Lors d'un épilogue convenu, on peut voir un Tony Stark bizarrement inexpressif quitter l'équipe des Avengers. Joss Whedon en a fait autant. Il laisse le fardeau à d'autres (les frères Russo) et s'en va, exsangue. 
Ainsi, Marvel, incapable de se renouveler, pris au piège de sa propre formule, a préféré faire fuir l'un de ses cerveaux ou, du moins, l'un des artisans de son succès d'aujourd'hui. Les ennuis ne vont donc pas tarder et, au premier bide (car ça leur pend au nez), Kevin Feige et Disney s'en mordront les doigts. Je connais des grenouilles qui ont éclaté pour moins que ça. 

Alan Wilson.       


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