Blog cinéma d'utilité publique

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lundi 1 juin 2015

MAD MAX - FURY ROAD (2015)

Réalisation : George Miller.
Scénario : George Miller, Brendan McCarthy, Nico Lathouris.
Directeur de la photographie : John Seale.
Musique : Junkie XL.
Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult, Hugh Keays-Byrne, Rosie Huntington-Whiteley, ...
Etats-Unis - Couleurs - 120 minutes.




Mille bornes.

"Le film du siècle !"
"Une bombe !"
"Excitant, surprenant, hors-norme !" 
(j'en passe et des meilleurs ...)
A moins de vivre dans une caverne, totalement coupé de notre civilisation (sur)connectée, il aura été difficile, si ce n'est impossible, d'échapper au torrent de critiques superlatives concernant ce quatrième volet de la saga Mad Max. Lire, entendre et prendre pour argent comptant ces vibrations dithyrambiques juste avant de se précipiter dans la salle de cinéma la plus proche pour apprécier la bête est donc à double tranchant. Soit on ressort déçu en jurant de ne plus jamais se faire avoir, soit on rejoint le cortège des adeptes. Désolé, mais je déteste payer une place de cinoche pour ressortir en tirant la gueule (tout augmente de nos jours, même le prix de la déception) et je ne suis pas un mouton. J'ai préféré attendre, loin de la ferveur, histoire de me faire une idée toute personnelle.  Et sans trop m'avancer, je crois que j'ai eu raison.
Assez tergiversé, plongeons dans le vif du sujet. MAD MAX FURY ROAD, dixième long-métrage du cinéaste australien George Miller et séquelle tardive n'est pas le film du siècle, ni même un chef d’œuvre. Ce n'est pas non plus un film pro-féministe ou écolo. C'est juste un excellent blockbuster mis en scène avec une maîtrise telle qu'il ridiculise la quasi-totalité des films d'action à grand spectacle sortis depuis une dizaine d'années, tous budgets et nationalités confondues. Marvel Studios ? Michael Bay ? Chris Nolan ? les Fast & Furious ? Allez, ouste ! Renvoyés aux bancs de l'école ! Rythme, découpage, lisibilité, ampleur, MAD MAX FURY ROAD n'a de leçons à recevoir de (presque) personne en la matière. D'où l'impression bénie de revenir à une époque où l'on pouvait en prendre plein les yeux sans finir aveugle. C'est donc énorme, inespéré et foutrement réjouissant. Mais ... c'est tout. 
George Miller ne s'en est jamais caché. MAD MAX FURY ROAD a été conçu comme une longue course-poursuite de deux heures et rien d'autre. Un véritable exercice de style. Le storyboard a même précédé (remplacé ?) l'écriture d'un scénario. Une série d'images puissantes, un collage virtuose, en lieu et place d'une histoire à proprement parler. Efficace, oui. Mais également limité. L'action, formidablement généreuse et inventive, introduit un bon paquet de personnages qu'elle ne développe pas, ou si peu. Un seul adjectif suffit généralement à les caractériser. Max est un survivant, Furiosa a la haine, Immortan Joe est un dictateur, les Épouses sont belles, douces et rebelles à la fois. Et ainsi de suite. Du coup, les interactions entre les personnages en souffrent et on se demande souvent pourquoi un tel en déteste un autre, pourquoi un tel se joint à un autre. La victime la plus évidente de cette sur-simplification dramatique est évidemment Max. Personnage sur le fil du rasoir, partagé entre des instincts de bête sauvage et les restes d'une humanité et d'un sens de la justice piétinés par la violence et le chagrin, Max Rockatansky s’accommode bien mal de ces raccourcis. Si Tom Hardy ne parvient jamais à faire oublier Mel Gibson, ce n'est pas vraiment de sa faute. L'acteur est bon, très bon même. Mais comment arriver à imposer sa réinterprétation d'un personnage mythique avec si peu à jouer ? La grande gagnante de l'histoire, comme tout le monde le sait déjà, c'est Charlize Theron, charismatique comme rarement. Elle compose un superbe portrait de guerrière en quête de rédemption. Oh, et puisque l'on cause du casting, une petite injustice se doit d'être réparée. Nicholas Hoult, alias Nux, le warboy, kamikaze mourant rêvant d'un walhalla chromé, est la vraie révélation du film. Entre fragilité, folie, courage et remords, sa prestation est la plus complexe du métrage. Un bel exploit si peu mentionné, c'est un peu triste, non ?
MAD MAX FURY ROAD ne raconte pas grand-chose. Histoire d'un aller et retour. Alliances et confrontations. La folie comme seul horizon. Un minimalisme punk à l'impact immédiat et qui affole les sens et la rétine. Le cerveau reptilien est comblé au-delà de toutes espérances, avec l'art et la manière. Le coeur bat à cent à l'heure. L'âme, elle, crie un peu famine.    
                 
             

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