Blog cinéma d'utilité publique

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jeudi 11 juin 2015

RESIDENT EVIL (2002) / RESIDENT EVIL - APOCALYPSE (2004) / RESIDENT EVIL - EXTINCTION (2007) / RESIDENT EVIL - AFTERLIFE (2010) / RESIDENT EVIL - RETRIBUTION (2012)

Réalisateurs : Paul W.S. Anderson, Alexander Witt, Russell Mulcahy.
Scénarios : Paul W.S. Anderson, d'après RESIDENT EVIL, un jeu créé par Shinji Mikami et développé par Capcom.
Directeurs de la photographie : David Johnson, Derek Rodgers, Christian Sebaldt, Glen McPherson.
Musique : Marco Beltrami, Marilyn Manson, Jeff Danna, Charlie Clouser, Tomandandy.
Avec Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Oded Fehr, Ali Larter, Sienna Guillory, ...

Canada/Royaume-Uni/Allemagne/France/Etats-Unis - Couleurs -  100 minutes/94 minutes/94 minutes/97 minutes/96 minutes.  



Série Z.

Amusant tout de même de voir à quel point une franchise cinématographique peut se développer en dépit du bon sens, niant avec un aplomb consternant quasiment toutes les qualités du matériau dont il est issu. AInsi, RESIDENT EVIL, le jeu, et RESIDENT EVIL, les films sont impossibles à comparer. Leurs seuls points communs ? Des noms, des bouts d'histoire, quelques monstres. Et ça s'arrête là. De toute façon, ça n'est pas plus mal. On ne peut pas juger un film comme on juge un jeu vidéo.  
A la tête des cinq (et bientôt six) RESIDENT EVIL, un trio de créatifs. Le producteur Samuel Hadida, le scénariste (!) et réalisateur Paul W.S. Anderson et sa femme, l'actrice (!!) Milla Jovovich. Si le premier se contente de signer et d'encaisser les chèques (incroyable mais vrai, la franchise engrange des millions), les deux autres chapeautent avec une belle incompétence. Artisan consciencieux et généreux mais parasité par des réflexes de fanboys, Paul W.S. Anderson possède une filmographie qui oscille entre agréables distractions (SOLDIER, MORTAL KOMBAT) et nanars de compétition (les RESIDENT EVIL donc, mais aussi le premier ALIEN VS PREDATOR et ses TROIS MOUSQUETAIRES) avec, au milieu, une incartade réjouissante, le jouissivement déviant EVENT HORIZON. Quant à sa muse, Milla Jovovich, anciennement Leloo à la tignasse orangée qui pique les yeux et Jeanne d'Arc illuminée chez notre bon gros nounours national Luc Besson, elle explore l'étendue de son absence de talent en incarnant Alice, héroïne horripilante à la psycholoie alambiquée embarquée de films en films dans un monde pas vraiment merveilleux. 
Un temps promis à George A. Romero, le pape des morts-vivants, le premier volet de la saga RESIDENT EVIL échoue finalement entre les mains d'Anderson qui se charge éalement d'en écrire le scénario. Composant avec un budget plutôt maigre de 35 millions de dollars et l'obligation de livrer un produit tous publics (une hérésie pour un survival horror à base de mutants cannibales), le cinéaste parvient à faire illusion pendant environ quinze minutes. Juste le temps de décimer avec une certaine cruauté tout le personnel d'un gigantesque laboratoire souterrain contrôlé par une intelligence artificielle aux pulsions homicides et d'illustrer le réveil de son héroïne, nue et amnésique, au son du score angoissant de Marco Beltrami et Marilyn Manson. Puis, patatras, voilà que déboule le commando le plus débile et incompétent de l'histoire et c'est parti pour une bonne heure de film de couloir cheap, mal joué et laborieux dans son déroulement. Le tout servi par une interprétation unanimement calamiteuse. Reste le prologue, un sursaut inattendu annonçant une séquelle apocalyptique au détour d'un travelling arrière vertigineux révélant une cité en flammes, ravagées par des hordes de zombies. Maigre consolation.
Occupé à (mal) torcher ALIEN VS PREDATOR, Paul W.S. Anderson ne rempile pas à la réalisation de RESIDENT EVIL - APOCALYPSE dont il se contente d'écrire le scénario. A la barre, le débutant Alexander Witt, ancien réalisateur de seconde équipe ayant appris le métier dans l'ombre de Jan de Bont. Un cv de technicien bien fourni qui a convaincu la production de le laisser voler de ses propres ailes. Mal leur en a pris. Avec un budget sensiblement supérieur au premier volet, APOCALYPSE se paie des allures de série Z ridicule. Voire franchement drôle dans son incapacité à offrir ne serait-ce qu'une seule séquence correctement emballée. Et que dire du grand méchant du film, le "terrible" Nemesis. Croisement caoutchouteux et neuneu entre Casimir et un cénobite d'HELLRAISER sous stéroïdes, ses apparitions régulières, entre beuglements gutturaux et pyrotechnie destinée à noyer le poisson, provoquent une franche hilarité. Et comme si ça ne suffisait pas, le tout se termine par un épilogue singulièrement tartignole durant lequel notre Alice se découvre des super pouvoirs. La logique aurait voulu que l'on arrête là les frais. Mais non, les billets verts tombant encore plus nombreux, le couvert est remis pour un troisième volet.
Sous la houlette du vétéran Russell Mulcahy (RAZORBACK et HIGHLANDER, et ... oublions gentiment le reste), la qualité remonte d'un cran. Du Z on passe au B, et du film de zombie on dérive vers le post-apo à la sauce Mad Max dans le désert du Nevada. Le rythme est soutenu, la mise en scène est soignée et l'interprétation est enfin correcte. L'intrigue, moins éparpillée qu'auparavant, s'articule autour d'un laboratoire souterrain (encore !) tenu par un savant fou à la solde d'une corporation maléfique et des survivants de la surface, regroupés autour d'une Milla Jovovich qui se prend pour Mel Gibson. S'il ne transforme pas le plomb en or (le scénario, signé de vous savez qui, est tout aussi merdique qu'avant), Mulcahy emballe néanmoins un film plaisant à suivre. Presque inespéré au regard de ce qui a précèdé. En mettant son héroïne à la tête d'une armée de clones d'elle-même, le final ouvre d'ailleurs des perspectives excitantes pour la suite.       
La suite, elle se nomme AFTERLIFE et RETRIBUTIONS. Les deux bouses, tournées en 3D et en Imax (mais en fait, on s'en fout), voient le retour d'Anderson derrière la caméra. Incapable de construire une mythologie qui se tienne un tant soi peu debout (par exemple, la centaine de clones du troisième opus se limite bizarrement à une poignée durant l'ouverture du quatrième et les pouvoirs d'Alice disparaissent puis réapparaissent sans que cela se justifie réellement), le cinéaste accumule les effets de style ringards (bullet time façon Matrix du pauvre à tous les étages), le fan service idiot et les clins d'oeils stériles aux précédents volets avec force résurrection de protagonistes que l'on croyait envoyés ad patres. La mise en scène est horriblement télévisuelle (dans le meilleur cas), le scénario abscons et l'interprétation bat encore des records de nullité. Irregardable.
Un sixième et dernier (vraiment ?) volet est en cours de préparation. Sincèrement, je suis pas pressé. Fin de transmission.

Alan Wilson 

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