Blog cinéma d'utilité publique

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vendredi 19 août 2016

BRAVEHEART (1995)

Réalisateur : Mel Gibson
Scénario : Randall Wallace.
Directeur de la photographie : John Toll.
Musique : James Horner.
Avec Mel Gibson, Sophie Marceau, Brendan Gleeson, Patrick McGoohan, Angus McFayden, Catherine McCormack, James Cosmo, David O'Hara, ...


Etats-Unis - Couleur - 178 minutes.


Les Ecossais ont toujours eu le sens de l'accueil. Chaleureux et rustique.
En totale liberté.


Comme le temps passe vite. En 1995, Mel Gibson était une star internationale respectée, adulée et incontournable. Il était le beau gosse à qui tout réussissait et qui ne se moquait jamais de son public. Comme Kevin Costner, il a été l'un de ces rares acteurs des années 80/90 dont le passage à la mise en scène n'avait rien du caprice mais tout de la profession de foi.
Aujourd'hui, après une série de déconvenues au box-office, des rôles de plus en plus rares et une traversée du désert médiatique, il s'apprête à assurer la promotion de son dernier film, Hacksaw Ridge (présenté le 4 septembre prochain à Venise), et seule une poignée de cinéphiles fidèles (et éclairés) semblent réellement s'en soucier. Pendant ce temps, Disney et ses filiales règnent sur la planète cinéma, l'inondant de "produits" interchangeables, clinquants mais vides. On parle remakes, reboots, prequels, spin-offs. Et on finit par oublier de parler cinéma. Il suffit pourtant de revoir ne serait-ce que dix minutes de Braveheart pour comprendre que la sortie prochaine d'Hacksaw Ridge est l'un des évènements majeurs de l'année. Pour comprendre que le retour de Mel Gibson derrière une caméra, c'est la preuve que le Septième Art, de nos jours,  peut offrir autre chose que des recettes sans saveur pondues par des experts en marketing ayant fait du nivellement par le bas leur fond de commerce. Triste époque que la nôtre, parole de vieux con et fier de l'être.
Revenons donc en 1995. Second long-métrage de "Mad" Mel, Braveheart prend (presque) tout le monde par surprise. Il faut dire qu'entre le drame intimiste (L'Homme Sans Visage, sorti deux ans plus tôt) et la fresque épique et sauvage, c'est le grand écart. Du moins en apparence. Car un capitaine d'exception, qu'il soit à la barre d'un frêle esquif ou d'un paquebot XXL, reste un capitaine d'exception. D'un film à l'autre, Gibson ne change donc pas son approche d'un iota. Une approche frontale et passionnée où la mise en scène s'emploie à faire vivre le scénario, à lui donner une réalité physique, et où la recherche des émotions les plus pures domine le moindre mouvement de caméra, le moindre choix de montage. Avec des moyens d'aujourd'hui, Mel Gibson pratique un cinéma à l'ancienne, sans cynisme, sans double discours.
Une histoire d'amitié est une histoire d'amitié.
Une histoire d'amour est une histoire d'amour.
Et la quête de liberté d'un homme et de ses compatriotes est une quête de liberté.
Rien d'autre.
Chaque fois que l'occasion lui en donnée, Mel Gibson rejette tout sous-entendus. Lorsque l'on tente de corrompre le rebelle écossais William Wallace (joué par Gibson donc), il refuse catégoriquement et réclame à nouveau la liberté. Et peu importe sa liaison avec la princesse française que joue Sophie Marceau, c'est l'esprit et le souvenir de Murron (sublime Catherine McCormack), son premier et grand amour, qui l'accompagne au moment du trépas. La liberté, soit l'absence de compromission par excellence, et la sincérité guident à la fois Mel Gibson, le cinéaste, mais aussi son alter-ego à l'écran.
Du scénario très solide de Randall Wallace (en dépit d'une accumulation non négligeable de libertés prises avec l'Histoire - mais on dira que l'essentiel est ailleurs), Mel Gibson tire donc un poème médiévale brutal et romantique, d'une violence alors inédite dans ses scènes de batailles (fortement inspirées par les techniques de découpage du George Miller de Mad Max 1 & 2), porté par un casting sans fausse note (l'incroyable vilénie de Patrick McGoohan bien sûr, salopard d'anthologie, mais aussi les trognes, le talent et le charisme de Brendan Gleeson, David O'Hara et James Cosmo) et dont l'épilogue, habité par le score celtique de James Horner, déploie une exaltation guerrière à ce jour inégalée. L'émotion. Toujours l'émotion. Et la liberté de ne pas avoir peur de la pousser aussi loin que nécessaire.     

Alan Wilson 
    

    
  









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